Exposition Carlos Schwabe: Premier Opus jusqu’au 6 mars

L’Ame du Vin

 

Toujours dans le cadre de son centenaire, le Musée d’Art et d’Histoire rend hommage à cet artiste né Allemand en 1866, naturalisé Suisse et décédé en France en 1926.

Que pourrait-on dire sur Carlos Schwabe? On l’a rattaché au Symbolisme, dit précurseur de l’Art Nouveau.

Il est vrai qu’il a été proche de nombreux artistes, dont il a fait les sujets de ses toiles: Baudelaire, Zola…Il est vrai qu’on l’a comparé à Klimt.

Pour le symbolisme, La Toile est au service de l’Idée, au lieu de servir à la description d’une scène.

.Le Rêve d’Emile Zola

Quand on s’attache à une oeuvre de Schwabe, on s’aperçoit que l’Idée est au centre, effectivement. Mais ce n’est pas tout à fait exact. Par exemple, pour La Vague, qui est à Genève, si célèbre qu’on ne la verra pas ici, cette manifestation physique de la Nature, sauvage par excellence, prend tout l’espace mais est composée d’êtres humains fondus en ossature, une subversion de cette Idée.

Pour continuer, on voit que dans la Mort et le Fossoyeur, un sujet morbide, s’il en est un calme et une sérénité s’échappe de la scène, la Mort est traitée tout en délicatesse et en douceur, et l’homme semble l’attendre comme s’il se trouvait déjà en plein paradis et non dans un cimetière.

la Mort et le Fossoyeur

Il n’y a jamais d’idée reçue dans ses toiles, juste une disgression, un univers fantastique et onirique où les sujets graves ou enchanteurs ne sont jamais ce qu’ils semblent.

On a parlé d’Art Nouveau aussi, tel Gustave Moreau ou des soeurs Mac Donald.

On peut bien sûr y voir une ressemblance.Les représentations de la nature sont là. Par moment, le trait est assuré, même si l’abstraction du songe finit par côtoyer la netteté de l’arabesque.Spleen et Idéal

On ne peut être aussi réducteur. L’inspiration de l’artiste est bien sûr tirée aussi de scènes mythologiques païennes ou sacrées, mais une place sombre de son imaginaire hante toujours ses sujets, quelque chose d’indiscible, un univers intérieur infini, étranger comme un Lautréamont ou un HP Lovecraft en litterature. La Fantaisy n’est jamais loin du Fantastique, tel un Stravinski, en musique.

Et c’est dans le sens moderne qu’on peut l’employer ici. A mon sens, il préfigure bien un Dali, en cinématographie, un Kronenberg ou un Tim Burton, voire même les maîtres du Manga, pour qui les connaît bien.

les Fleurs du Mal

Carlos Schwabe est un iconoclaste, un transgresseur, on reçoit une de ses toiles comme une émotion qui vous claque à la tête, une interrogation forte, un face-à-face avec ses propres rêves et sa réalité.

C’est pour cela que le titre: Du Dessin comme Dessein, se justifie bien et la volonté du Musée de décliner en quatre opus l’exposition se comprend, on risquerait de se perdre dans une rétrospective générale de l’Artiste sans en savourer la pleine mesure.

A voir donc absolument pour un public non restreint, pas réservé aux amateurs mais à ceux qui aiment les bouleversements et les changements de notre Monde depuis la fin du XIXème siècle, et toutes les nouvelles expressions artistiques que Schwabe, entre autres, a aidé à faire éclore.

Horaires du mardi au dimanche 10h-18h


Images d’illustration, pour découvrir la teneur de la Salle, mieux vaut s’y rendre, le visuel n’est pas comparable à une reproduction.