Le processus de création du Maître Joaillier Gilbert Albert

Lorsque vous arrivez dans la Maison Gilbert Albert, la boutique étonne par son alliance entre le classicisme et la sobriété des lieux qui mettent en valeur le caractère subtilement original des Créations du Maître.

On se rend ainsi compte, à travers cette mise en valeur toute en touches raffinées de la beauté des œuvres exposées.

L’ambiance est feutrée, la Maison s’affaire, toute à ses clients.

Nous sommes invités à monter un escalier en bois ancien, à l’étage.


Nous nous dirigeons alors dans le Saint des Saints, là où Gilbert Albert conçoit ses œuvres: que ce soit de l’horlogerie, de la joaillerie ou des sculptures, son imagination semble inépuisable.

Nous apercevons des flacons de parfums qu’il dit être des essais, mais qui nous semblent nous des œuvres d’une finition sobre et élégante , des Trophées, une magnifique réimpression de caractères antiques dans un bijou….Tout un univers.


Son Bureau.


Ses dessins sont exposés sur les murs. Il y en a des dizaines, au trait aérien et racé, tous différents.

Le Bureau semble si immense.


L’entretien commence alors.

Il faut en premier lieu remarquer que Gilbert Albert est impressionnant, en tant que personne.

Son propos est direct, sa langue claire.


Il nous montre sur le côté une mâchoire de raie, qui est la dernière source d’inspiration pour sa dernière création.

Il fait remarquer la ligne si particulière de l’objet et tient à rappeler que c’est la Nature qui l’a conçue telle qu’elle est qu’il ne fait que s’en inspirer.

Une grande modestie de la part de quelqu’un qui sait avoir reçu ses dons par ladite Nature bien plus qu’un autre.


C’est vrai qu’il me demande depuis combien de temps je ne m’étais pas couchée dans l’herbe.

C’était il y a deux mois. L’ Été parfumait encore de sa douceur le vert de l’herbe du bord du Lac, vert comme une émeraude, une malachite…


Monsieur Albert explique alors que ses idées naissent de son observation de la créativité immense de la Nature, de toutes ces formes incroyables, comme une mâchoire de raie, des scarabées, du bois, du cuir, telle une multitude de traits, de sculptures, l’ imaginaire inépuisable et inégalé du Vivant…


Il travaille aussi des météorites tels des joyaux: preuve que son imagination monte jusqu’aux étoiles…


Puis son talent conçoit le bijou, le couche sur le papier, ensuite un modèle de cire accueille les pierres, qui sont alors traitées comme une composition subtile, montées en écrin de toutes les manières possibles afin de les mettre en valeur, tressées par les métaux précieux.


Encore une fois, c’est la beauté intrinsèque du bijou qui est recherchée, se mêlent aux pierres précieuses les semi-précieuses, les fines, enfin tout ce qu’il se trouve de plus beau pour cet objet du désir, pas forcément le plus onéreux.

Le Travail, au sens absolu du terme, et les alliances esthétiques transcendent la valeur marchande pour le Maître.

Il y a volontairement d’ailleurs des pièces de bijouterie chez lui qui n’excèdent pas 5000 francs, à côté d’autres qui sont inestimables.

Chacun a donc la possibilité selon ses moyens de pouvoir offrir ou porter un bijou Gilbert Albert.




Pour le Créateur Joaillier, le bijou sert ensuite la beauté de la femme, tout simplement. C’est un hommage.

Il ne peut s’éteindre délaissé, il vit seulement porté.

Je lui demande ce qu’il pense de cette phrase:on dit que les perles sont faites pour orner le cou des femmes, dans la sagesse orientale.

Cela lui semble bien transmettre sa vision du Bijou.


Gilbert Albert vit pour créer, concevoir, voir réaliser ses idées, ce que ses collaborateurs appellent un défi, qu’ils sont toujours heureux de réaliser en se dépassant.

C’est en quoi un bijou, une pendule Gilbert Albert sont étonnants, des créations uniques, illustrant bien le sens originel du chef d’œuvre de l’Artisan d’Art.

C’est ainsi qu’il ne conçoit pas la Vie sans imaginer encore et encore d’autres chefs d’œuvres, d’autres défis.

Il nous confie vouloir toujours vivre pleinement, jusqu’à ce qu’il ne puisse plus imaginer et concevoir.

C’est vrai que le temps ne semble pas avoir prise sur lui, comme si la Nature le remerciait de sa passion pour elle, me suis-je dit en le quittant et en descendant les escaliers feutrés en colimaçons.




Une belle visite, un bel entretien accordé par un homme généreux, une équipe attentionnée professionnelle à l’extrême, qui se finira par la visite de l’exposition au sous-sol et à l’atelier de sa bijoutière, un endroit à ne pas manquer.

Mais ceci est déjà un autre chapitre…